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Le rendez-vous manqué de la loi EGALIM

21 janvier 2021

La loi EGalim, promulguée le 1er novembre 2018, qui devait rétablir l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole pour une alimentation saine et durable, aurait dû jouer pleinement ce rôle.

En effet, cette loi, issue des États Généraux de l’alimentation (EGalim), devait apporter des solutions nouvelles pour une juste répartition de la valeur ajoutée, éviter les ventes à perte, tout en garantissant une alimentation saine et durable à tous les consommateurs.

Trois ans après ces bonnes intentions où en est-on concrètement ?

La crise de la COVID a mis en en avant l’importance de garder des capacités de production en Bourgogne Franche-Comté, en France et en Europe pour avoir des économies résilientes, mais surtout, elle nous rappelle l’importance stratégique de préserver notre souveraineté alimentaire.

Durant toute la crise, les agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté ont redoublé d’efforts pour assurer l’approvisionnement des filières. En réponse à cela, les acteurs de la filière se lancent dans une guerre des prix qui met les agriculteurs sous pression ! Les demandes de déflation de la part de la grande distribution sont indécentes alors que les distributeurs ont réalisé des résultats exceptionnels au regard de l’année écoulée : leur chiffre d’affaires a augmenté de 1,8 %, quand l’ensemble des autres secteurs ou presque a vécu une année noire.

De la même manière, au niveau national, le relèvement du seuil de revente à perte a permis aux distributeurs de dégager plus de 600 millions d’euros, qui auraient dû, en toute logique, se retrouver dans les cours des fermes. Au contraire, les prix payés aux producteurs ont été méthodiquement rognés. Les acteurs de l’aval se renvoient mutuellement la responsabilité des prix bas.


Après un léger frémissement pour les produits laitiers, les acteurs, et en particulier la grande distribution, ont vite repris leurs mauvaises habitudes.

Résultats

Les prix agricoles ne couvrent pas toujours les coûts de production.

Le rapport de force reste déséquilibré entre les 400 000 producteurs, les 17 000 entreprises de l’agroalimentaire, et les quatre centrales d’achat.

Ceci explique en grande partie pourquoi la part de valeur ajoutée de l’agriculture, en baisse depuis 20 ans (-30%), est désormais réduite à peau de chagrin : sur 100€ de dépense alimentaire, moins de 10% reviennent à l’agriculteur. Ce constat est légèrement atténué pour les produits sous un signe officiel de qualité ou en circuits courts.

Sans réaction suffisante des pouvoirs publics pour changer réellement ces pratiques, les producteurs ne pourront pas survivre et assurer ainsi cette souveraineté alimentaire que nous devons pourtant préserver.

Sans nier qu’une tranche de la population souffre, la production agricole ne peut plus désormais être la variable d’ajustement.

Président MACRON qu’attendez-vous pour faire respecter cette loi ?

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