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Évolution de la faune sauvage : de fortes inquiétudes dans de nombreux départements de Bourgogne Franche-Comté !

27 mai 2025

Une commission faune sauvage a eu lieu le 23 mai dernier à Bretenière, en présence de Grégory Nivelle, président de la commission faune sauvage à la FNSEA, Laurent Woltz, chef de service chargé du dossier chasse à la FNSEA  et Paul Salabelle, juriste chargé des prédateurs à la FNSEA.

Cette journée était organisée par Guy Scalabrino et Thierry Besançon, les représentants de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté pour la commission Faune Sauvage de la FNSEA.  En effet, devant la persistance des dégâts de sangliers dans plusieurs départements de la Région et avec le front colonisation du loup, il était important de pouvoir faire le point sur ces sujets récurrents qui empoisonnent la vie de nombreux agriculteurs de la Région.

Cette journée de travail était composée de trois temps forts : un point sur les dégâts de sangliers, un autre sur les prédateurs et en particulier le loup, puis l’après-midi des échanges étaient prévus avec des représentants des DDT pour identifier les difficultés rencontrées et les méthodes efficaces de régulation pour une meilleure gestion des sangliers et des prédateurs.

Évaluation du protocole d’accord entre la FNC, le gouvernement et les agriculteurs

Plus de deux ans après la mise en place de ce nouveau protocole, il est important de pouvoir évaluer les outils mis en place pour réguler les populations de sangliers.  Force est de constater que tous les départements n’ont pas les mêmes résultats et que les outils mis à disposition pour réguler les sangliers sont mobilisés de manière différente en fonction de chaque territoire.

Dans le cadre d’un suivi national de ce protocole, il est nécessaire d’avoir des données précises sur ces différents dispositifs.  Cette première rencontre a permis de faire une évaluation qui sera suivie par un travail plus précis.  En effet, parmi les outils disponibles, les chevrotines ne sont jamais utilisées et le piégeage rarement.  D’autres dispositifs sont utilisés par une partie des départements, comme le tir en cours de récolte, le tir de nuit ou l’extension des périodes de chasse. Enfin, l’agrainage reste pratiqué dans tous les départements.

Les outils permettent de contenir l’évolution des dégâts comme dans le Jura, en Haute-Saône,  en Saône-et-Loire et dans le Doubs. Par contre, ils sont insuffisants, ou mal mobilisés, pour faire baisser les dégâts en Côte d’Or, dans la Nièvre, l’Yonne et le Territoire de Belfort. Une bonne concertation avec les chasseurs permet de faire des progrès dans ce domaine, notamment dans le Doubs et le Jura.

« Il est important de pouvoir faire une évaluation précise des actions réalisées dans chaque département » indique Thierry  Besançon.

Défendre efficacement les élevages face aux attaques de loups

Par rapport au loup, la situation est très différente suivant les départements avec une présence avérée pour le Doubs, le Jura, la Saône-et-Loire, la Nièvre et l’Yonne. Dans les autres départements, il est plus en front de colonisation avec des présences ponctuelles et des attaques pour la Côte d’Or, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Sur ce sujet, les échanges de pratiques est très important et permet d’anticiper les situations pour éviter de fragiliser les exploitations qui pourraient subir ces attaques.  Le témoignage de Guy Scalabrino qui a retracé les initiatives prises dans son département a été très utile. 

« Nous nous sommes engagés dans une démarche expérimentale pour trouver des réponses opérationnelles aux attaques de loups que subissaient de plus en plus d’éleveurs de notre département.  Considérant que nous étions dans une zone difficilement protégeable avec des systèmes agricoles bien spécifiques, nous avons réalisé une étude technico-économique démontrant ces difficultés. Cette expérimentation prévue de 2024 à 2029, concerne 17 communes et plus d’une centaine d’exploitations agricoles. Sur ces zones jugées non protégeables, il est possible d’avoir recours aux tirs de défense simple contre les loups. Dans ce cadre, les agriculteurs se sont engagés à tester des mesures de protection qui ont démontré leur peu d’efficacité.  Des tirs de prélèvements ont été accordés pour limiter les attaques et cinq loups ont été abattus. Suite à ces prélèvements les associations ont déposé des recours contre les décisions du préfet du Doubs. Pour sécuriser cette démarche, le législateur vient de prendre un arrêté interministériel, précisant les modalités de mise en œuvre des procédures dans ces zones difficilement protégeables.

Sur ces territoires, les tirs de défense, de prélèvement … peuvent être autorisés sans que les troupeaux bénéficient de mesures de protection. Par contre, les agriculteurs devront avoir engagé des démarches de réduction de vulnérabilité qu’il reste encore à définir ».

Après cette présentation, les différents départements complètent les propos avec notamment Alexandre Saulnier, représentant la chambre régionale d’agriculture qui précise : «  en Saône-et-Loire, il y a cinq loups vraiment installés.  Les coûts des dégâts sont très élevés sans compter le stress des éleveurs. Il y a un travail en concertation avec les services de l’État pour définir des zones non protégeables à l’échelle des exploitations. Les indemnisations ont été revues pour tenir compte de la valeur génétique des troupeaux, … ».  Dans le Jura  indique Gilles Tonnerre : « un seul loup a été prélevé. Il y a de nombreuses difficultés à prendre en compte l’ensemble des pertes,… »  Pour Olivier Laporte de la Nièvre : « le constat est alarmant, on est passé d’une trentaine d’attaques à près d’une centaine. Avec les règles trop complexes, les louvetiers hésitent à tirer. Tous les dégâts ne sont pas comptabilisés et lors du remboursement on n’a pas le détail des pertes prises en charge ».

Pour conclure sur ce chapitre, Grégory Nivelle a rappelé les avancées obtenues : «  la révision de la convention de Berne a permis de modifié le statut de protection du loup. Il est passé de strictement protégé à espèces de faune protégées. Il ne faut pas oublier les modifications de la Directive « Habitats » de l’Union Européenne qui s’alignera sur la nouvelle rédaction de la convention de Bern».

Un travail de concertation avec les DDT

L’après-midi, les représentants de la DDT du Doubs, de l’Yonne et de la Côte d’Or étaient présents.

Les professionnels ont regretté l’absence des autres départements pour ces échanges qui permettent d’avoir une bonne vision des différentes approches. Force est de constater que les pratiques, sont très différentes suivant les départements, avec une pression plus ou moins forte des chasseurs sur ces sujets sensibles.

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