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Soyons responsables !

4 décembre 2025

Explication à vos nombreuses interrogations par Eric DRUOT, président de la FDSEA 39

Après la détection du cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse, au lendemain du dépeuplement de l’exploitation de Pouilley-Français dans le Doubs, et maintenant que l’actualité va pousser les médias vers d’autres sphères, je veux vous adresser un message d’explication à vos nombreuses interrogations ; un message sans filtre, car il en va de notre sens des responsabilités.

Je vous engage à prendre quelques minutes pour lire ce texte. La situation est compliquée et ne peut se résumer à la défiance, aux invectives et aux insultes ou à quelques tweets !

Pourquoi ne nous sommes-nous pas rendus sur place ? Pourquoi n’avons-nous pas appelé à empêcher l’abattage du troupeau ? Pourquoi nous avons décidé de nous taire alors que l’hystérie collective embrasait les médias et les réseaux sociaux …

Aujourd’hui, mes réponses ne vous satisferont peut-être pas mais je resterai toujours ouvert au dialogue. Demain et au regard de ce qui se passe en Savoie et en Haute-Savoie ; sans nul doute, nous en reparlerons.

Mes premiers mots iront bien entendu aux éleveurs et à la famille Lhomme. Ils ont vécu une épreuve terrible ; une épreuve très violente d’autant les mobilisations démagogiques de la Conf et de la CR leur a laissé de l’espoir. Laisser de l’espoir dans un combat perdu d’avance c’est humainement irresponsable. Dans ce contexte les Pouvoirs Publics comme l’ensemble des organisations professionnelles devront être à leurs côtés pour les aider à surmonter les jours et les semaines à venir.

Avant d’aller plus loin sur l’analyse de la situation, je me demande toujours comment le virus a-t-il pu de nouveau faire un bond de presque 30 km depuis Ecleux après en avoir fait un de 120 km depuis le dernier foyer connu dans l’Ain. Comme nous l’expliquent les scientifiques, les vecteurs principaux de cette maladie sont les insectes et les mouvements d’animaux. Au-delà de 5 km, (distance maximum pour les déplacements des insectes) nous avons besoin de comprendre.

Nous avons besoin de réponses claires et l’État doit mettre les moyens pour nous permettre de les obtenir.

Second préalable : il me semble important et même essentiel de rappeler ce qu’est cette maladie et l’enjeu de son éradication.

Classée catégorie A dans le cadre du règlement sanitaire européen, la DNC est très contagieuse et ses conséquences pour nos animaux peuvent être excessivement graves. Je n’invente rien en vous disant que dans un troupeau infecté, 10% des animaux vont en mourir et un sur deux aura des séquelles irrémédiables. Même si certains semblent l’oublier, la recherche de l’immunité naturelle aurait des conséquences économiques catastrophiques pour l’élevage français, sans parler de l’export.

Maintenant, si on aborde le cas particulier de Pouilley-Français, comme pour le 7ème foyer jurassien à Ecleux, il s’agissait d’animaux vaccinés de plus de 28 jours. Les immunologistes comme les vétérinaires ont constaté des développements de DNC dans ces cas particuliers et admettent que la transmission du virus peut avoir lieu dans les 15 jours qui ont suivi l’injection avec derrière, un temps d’incubation long.

D’ailleurs, sur cet élevage du Doubs ce n’était pas un animal qui présentait des symptômes de la maladie mais plusieurs ; les examens cliniques en attestent. C’est difficile à comprendre pour nous tous dans la mesure où nous considérions nos élevages totalement protégés à partir du 28ème jour. C’est effectivement des cas de figure qui nous ont pourtant été signalés mais que nous avons tous avons considéré comme peu probables.

J’ai parfaitement conscience de la complexité du sujet, mais il faut prendre un peu de temps pour bien comprendre. Aussi, face aux enjeux pour cet élevage, mais surtout pour tous les élevages français, faut-il faire confiance à ceux en Savoie dont l’action, pour retarder les abattages, a clairement conduit à une propagation de la maladie sur plusieurs élevages ; propagation qui aurait pu être évitée.

Faut-il faire confiance à ceux qui proposent de créer des élevages expérimentaux : franchement, est-ce bien sérieux ? Et après, les animaux issus de ces élevages, on en fait quoi ? Vous les éleveurs, vous seriez prêts à les accueillir chez vous ? Vous seriez prêts à les voir passer, même en bétaillère, devant chez vous ?

Une chose est certaine, le virus a circulé et continue de circuler sur cette exploitation, et alors que nous prônons la mise en place de mesures drastiques de biosécurité, 300 personnes se regroupaient sans aucunes précautions pour éviter la diffusion de la DNC. Ce n’est pas pour rien que les bâtiments sont nettoyés de fond en combles et désinfectés deux fois après dépeuplement ! Encore une belle preuve de responsabilité.

Je ne le redirai jamais assez, cette maladie menace nos élevages et nous ne pouvons pas prendre de risques. Le protocole abattage, désinfection, vaccination et arrêt des mouvements est très contraignant et répond à une approche collective qui n’est pas encore assez respectée.

Nous avons tous énormément de compassions et de reconnaissance pour nos collègues qui ont dépeuplé car, ne l’oublions jamais, le sacrifice de leurs animaux permet de protéger les nôtres. Notre rôle est de les aider à retrouver une activité normale le plus vite possible, pour oublier ces épreuves.

Alors oui, les FDSEA de Bourgogne Franche-Comté ont fait le choix de ne pas se mobiliser, pour entretenir la confusion et laisser de faux espoirs aux éleveurs, mais je préfère que notre action soit impopulaire mais efficace que de faire du populisme.

Nous avons fait le choix de nous inscrire dans un temps long et je reste persuadé que l’avenir nous donnera raison.

Eric DRUOT

Président de la FDSEA du Jura

Secrétaire général de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté

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