les modalités de mise en œuvre des aides à l’apprentissage évoluent de nouveau.
Après plusieurs mois de réformes, les modalités de mise en œuvre des aides à l’apprentissage évoluent de nouveau. Le décret du 31 octobre 2025 introduit une nouvelle règle qui va impacter directement les entreprises.
Ces aides, longtemps considérées comme un levier majeur pour attirer des jeunes en formation, deviennent plus complexes et moins généreuses. Une bonne compréhension de l’ensemble est indispensable pour anticiper les coûts et sécuriser ses démarches.
Pour bien comprendre la situation actuelle, il faut revenir quelques années en arrière. En 2020, face à la crise sanitaire, l’État avait instauré des aides exceptionnelles pour soutenir l’apprentissage. Objectif : éviter l’effondrement des recrutements et maintenir la formation des jeunes. Ces aides pouvaient atteindre 8 000 € pour un majeur et 5 000 € pour un mineur, en plus de l’aide unique existante. Résultat : un véritable boom de l’apprentissage, y compris dans le secteur agricole.
En 2021 et 2022, ces dispositifs ont été prolongés, contribuant à des chiffres record en matière de contrats signés. Pour les entreprises, c’était une opportunité : embaucher un apprenti coûtait très peu, voire rien, grâce à la combinaison des aides et la prise en charge par l’opérateur de compétences, OCAPIAT.
Mais à partir de 2023, le Gouvernement a annoncé une sortie progressive de ces mesures exceptionnelles. Les montants ont commencé à baisser, et les conditions se sont durcies. Cette tendance s’est accélérée en février 2025 :
Ces montants ne concernent que la première année du contrat.
Autre changement majeur : depuis le 1er juillet 2025, une participation obligatoire de 750 € est demandée à l’employeur pour chaque contrat visant un diplôme Bac+3 ou plus. Cette somme est facturée par le CFA après la période probatoire et vient s’ajouter au reste à charge.
Ces évolutions ont marqué la fin des aides « tout inclus » et imposent désormais une analyse fine du coût global avant toute embauche. Ces ajustements ne sont pas anodins.
Jusqu’ici, tout mois commencé ouvrait droit à une aide complète. Le décret du 31 octobre 2025 révise les modalités de versement de l’aide unique aux employeurs d’apprentis ainsi que de l’aide exceptionnelle aux employeurs d’apprentis.
Il prévoit ainsi que pour les contrats dont la durée est inférieure à un an, ainsi que pour ceux faisant l’objet d’une rupture anticipée avant la date anniversaire du contrat, le montant de l’aide est calculé au prorata temporis du nombre de jours effectués dans le cadre du contrat d’apprentissage.
Désormais, le premier et le dernier mois sont ajustés au jour près. Ainsi pour un contrat d’apprentissage se terminant le jeudi 4 décembre 2025, l’aide versée à l’employeur est calculée au prorata, soit pour 4 jours. Auparavant, l’aide était versée pour le mois complet.
En clair, l’État maintient un soutien, mais réduit son effort financier et impose un suivi plus précis. Ce changement peut sembler technique, mais il a des conséquences très concrètes pour les employeurs : la gestion des aides devient plus complexe et le risque d’erreur augmente. Cette nouvelle condition est entrée en vigueur le 1er novembre dernier.
Contrats conclus à partir du 1er novembre 2025 :
Contrats conclus avant le 1er novembre 2025 et toujours en cours à cette date (non finis, non rompus)
Contrats arrivés à terme avant le 1er novembre 2025
La totalité de l’aide ayant été versée à l’employeur, la proratisation ne s’applique pas.
Si la mesure peut paraître purement comptable, elle s’inscrit dans une logique de rationalisation du financement de l’apprentissage, tendance observée depuis plusieurs mois.
En substituant au principe du « mois commencé, mois dû » un calcul au jour près, le Gouvernement entend maîtriser le coût des dispositifs d’aide tout en maintenant leur attractivité pour les employeurs. Cependant, les employeurs qui recrutent sur des périodes courtes verront leur aide réduite proportionnellement.
Ces ajustements ne sont donc pas qu’une formalité :
Exemple concret pour 2 contrats conclus le 25 novembre 2024 pour le premier et le 25 novembre 2025 pour le second visant l’un et l’autre un Bac+3.

De la même manière, le nouveau prorata s’appliquera à l’issue du contrat qui interviendrait en cours de mois. Ainsi, si les 2 contrats de 2024 et 2025 se terminaient le 6 juin de l’année suivante : en juin
2025 aucun prorata, pour juin 2026, le montant sera à nouveau réduit à 83,33 €, soit dans cet exemple (416,67 – 83,33) x 2 = 666,68 € d’aide en moins.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter les services emploi des FDSEA