La profession agricole (FRSEA, JA, CRA) travaille, depuis deux ans, sur la nouvelle réforme de la PAC et à identifier les sujets prioritaires à défendre pour notre région. C’est dans ce cadre que deux visioconférences ont été organisées, les 2 et 8 mars 2021, avec les parlementaires, pour expliquer les sujets sensibles à défendre dans l’intérêt de notre agriculture régionale.
Les parlementaires à l’écoute des demandes de la profession
Christophe Chambon, président de la FRSEA, présente les enjeux de la nouvelle PAC : « Les exploitants ont besoin de stabilité et de perspectives réalistes. L’Europe doit donner du sens à la PAC en proposant une trajectoire claire aux agriculteurs. Nous avons travaillé, depuis deux ans, pour faire des propositions réalistes qui intègrent les attentes de toutes les filières et nous avons réussi à trouver un consensus à l’échelle de notre région. Nos propositions doivent permettre de relever les enjeux de la valeur ajoutée. L’Europe doit intégrer la notion de souveraineté alimentaire dans le projet de règlement. Elle doit aussi conforter le revenu des agriculteurs. En effet, seule une meilleure répartition de la valeur ajoutée permettra d’intégrer de nouvelles attentes, notamment dans le domaine de l’environnement ».
Dans le prolongement de cette intervention, Sylvain Marmier, de la Chambre régionale d’agriculture, précise les principaux enjeux pour notre région : « Nous souhaitons maintenir l’enveloppe des aides couplées, un accompagnement spécifique pour les zones intermédiaires, le maintien de l’ICHN, une gestion des risques opérationnelle pour toutes les productions, mais aussi des aides aux investissements pour limiter les risques climatiques. Enfin, nous proposons la mise en place des programmes opérationnels, pour toutes les filières, financés sur l’ensemble du premier pilier ».
Dans le même sens, Florent Point, président JA BFC, insiste « sur la nécessité de maintenir des aides à l’installation incitatives ; pour cela la balle est dans le camp des régions et il faudra bien s’assurer d’avoir tous les cofinancements nécessaires ».
Les aides couplées ont été défendues par Christian Bajard, président de la FDSEA 71 : « Alors que les éleveurs ont des difficultés à sortir un revenu, il serait incompréhensible de diminuer ces aides qui sont vitales pour ce secteur. Par contre, nous sommes conscients qu’il faut retravailler avec tous les acteurs de cette filière et les programmes opérationnels peuvent apporter une réponse. Pour réussir, nous devrons fixer des règles précises permettant d’avoir une meilleure répartition de la valeur ajoutée aux producteurs ».
Pour la zone intermédiaire, Fabrice Genin et Jacques De Loisy ont rappelé les travaux CGAAER, sur les zones intermédiaires, en demandant concrètement la prise en compte du faible potentiel agronomique de cette zone qui couvre une bonne partie de la région pour le paiement redistributif, mais aussi des aides spécifiques comme la mise en place d’une MAEC zones intermédiaires s’appuyant sur les développements des légumineuses et des protéagineux.
« L’une des grandes spécificités de cette réforme, c’est le volet environnemental avec les éco-schemes et, pour ce dispositif, nous demandons la reconnaissance de l’existant » explique Philippe Monnet, président de la FDSEA 25.
En conclusion, Christophe Chambon insiste : « Nous souhaitons une PAC réconciliée qui intègre la souveraineté alimentaire, le revenu des agriculteurs et le respect de l’environnement. Nous réclamons des règles claires et partagées pour une PAC qui ne prend pas à l’un pour remettre à l’autre, mais qui mobilise les énergies pour accompagner les transitions et s’adapte au changement climatique. Au-delà des aides, nous pensons que nous devons aussi travailler sur le troisième pilier qui concerne la gestion des marchés avec l’OCM ».
Réactions des parlementaires
Les élus ont apprécié cette synthèse.
Jérémy Decercle a rappelé les grandes échéances européennes : « Le trilogue avance mais tout n’est pas tranché, le pourcentage des éco-schemes n’est pas arrêté, on parle de 25 % ».
Jean-Marie Sermier demande que le secteur viticole soit bien pris en compte dans les débats, mais aussi la nécessité de mobiliser des moyens pour s’adapter au changement climatique.
Annie Genevard annonce qu’elle sera vigilante sur les sujets comme l’ICHN.
Enfin, Christophe Lejeune souligne l’importance du rôle des agricultrices, sans oublier le volet formation pour que les agriculteurs puissent faire face à ces transitions.
Les député(-es), sénatrices ou sénateurs qui ont participé à l’une des deux conférences :
Eric Alauzet (Doubs), Josiane Corneloup (Saône-et-Loire), Arnaud Danjean (Saône-et-Loire), Jérémy Decerle (Saône-et-Loire), Annie Genevard (Doubs), Perrine Goulet (Nièvre), Annick Jacquemet (Doubs), Christophe Lejeune (Haute-Saône), Jean-François Longeot (Doubs), Anne-Catherine Loisier (Côte d’Or) Jean-Marie Sermier (Jura), Denis Sommer (Doubs), Nadia Sollogoub (Nièvre), Dominique Vérien (Yonne), Sylvie Vermeillet (Jura).